Les aides de l’Etat pour les aidants familiaux

La fin de vie est une période délicate et difficile à traverser pour les personnes gravement malades. C’est également une période éprouvante pour les proches et les aidants familiaux qui les entourent. Heureusement, l’État français met en place différentes mesures pour accompagner les aidants dans leur rôle en leur offrant un soutien moral et financier.

Qu’est-ce qu’un aidant familial ?

Un aidant familial est une personne qui apporte une assistance régulière et non rémunérée à un proche en situation de dépendance, que ce soit en raison de l’âge, d’une maladie, d’un handicap ou d’une incapacité temporaire. 

Les aidants familiaux jouent un rôle crucial en fournissant un soutien physique, émotionnel et parfois financier à leurs proches, contribuant ainsi à améliorer leur qualité de vie et à les maintenir dans leur environnement familial. 

Ils sont souvent confrontés à des tâches lourdes et exigeantes. C’est une période impliquante, le plus souvent éprouvante et qui ne laisse pas indemne : pour un temps, notre vie va être plus compliquée. Dans la durée, le risque d’épuisement existe. En effet, ce rôle d’aidant peut avoir un impact significatif sur la vie personnelle et professionnelle de ces personnes dévouées. 

En 2021, l’État a dénombré pas moins de 11 millions d’aidants familiaux en France, dont nombreux jonglent entre soutien à leur proche et vie professionnelle. Pour répondre à ces besoins spécifiques, l’Etat français a mis en place plusieurs dispositifs pour les aider et les soutenir à la fois sur le plan financier et sur le plan de leur propre santé (psychologique ou physique).

Les aides financières pour les aidants familiaux

L’allocation journalière de présence parentale (AJPP)

L’AJPP est une aide financière attribuée aux personnes, aidants familiaux, qui interrompent ou réduisent leur activité professionnelle pour s’occuper d’un enfant gravement malade, en fin de vie ou en situation de handicap. La durée de l’allocation varie en fonction de la situation de la personne aidée et peut s’étendre jusqu’à 310 jours par an.

L’allocation personnalisée d’autonomie (APA)

L’APA est une aide financière destinée aux personnes âgées de plus de 60 ans en perte d’autonomie et qui nécessitent une aide pour les actes essentiels de la vie quotidienne. Cette aide peut être accordée aux personnes en fin de vie et couvre une partie des frais liés à l’aide à domicile, aux soins palliatifs, à l’aménagement du logement, etc.

Le congé de solidarité familiale

Le congé de solidarité familiale permet aux salariés d’interrompre temporairement leur activité afin de s’occuper d’un proche en fin de vie. Ce congé peut durer jusqu’à 3 mois et peut être renouvelé une fois. Durant cette période, le salarié bénéficie d’une indemnisation et retrouve son emploi à l’issue du congé.

Soutien psychologique pour les aidants familiaux

L’aide aux aidants familiaux

Outre les aides financières, l’Etat met également en place des dispositifs pour accompagner les aidants familiaux sur le plan de leur propre santé et bien-être. Des formations spécifiques sont proposées afin de mieux appréhender les enjeux liés aux soins palliatifs et à l’accompagnement des personnes en fin de vie. De plus, des structures d’accompagnement psychologique sont disponibles pour les aidants qui ont besoin d’un soutien moral et psychologique.

Prendre soin d’une personne en fin de vie ou gravement malade peut être en effet très éprouvant sur le plan émotionnel pour les aidants familiaux. Ils sont souvent confrontés à des sentiments de tristesse, de frustration, de stress et d’épuisement. C’est pourquoi il est primordial de leur proposer un soutien psychologique pour les accompagner dans ces moments difficiles.

L’Etat français reconnaît cette nécessité et met à disposition des structures d’accompagnement psychologique qui leur sont spécialement dédiées. Si vous êtes aidant familial, vous pouvez vous renseigner sur les structures adaptées à vos besoins auprès du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de votre commune ou des Plateformes d’Accompagnement et de Répit (PFR).

Le droit au répit : une assistance pour les proches aidants

Le droit au répit, instauré par la loi du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement, constitue une mesure essentielle pour les proches aidants. Ce droit permet à tout aidant d’obtenir un soutien et une place d’accueil temporaire en établissement, en accueil de jour, ou lors de séjours de vacances pour son proche dépendant. La définition d’un proche aidant comprend toute personne qui vient en aide, de manière régulière et non professionnelle, pour les activités de la vie quotidienne d’une personne en perte d’autonomie due à l’âge, la maladie ou un handicap.

Les solutions de répit offrent un soulagement bidirectionnel : elles permettent aux aidants de trouver du temps pour eux-mêmes, de concilier leurs contraintes avec leur vie personnelle et professionnelle, et d’assister leur proche dans les actes quotidiens. Les personnes aidées bénéficient, quant à elles, d’activités adaptées, de sorties de leur quotidien, de rencontres sociales et d’interactions avec le personnel médico-social.

Les diverses solutions de répit comprennent des relais à l’extérieur du domicile, des relais au domicile de la personne aidée, et des moments privilégiés lors de vacances ou de séjours de répit. Les formes de répit incluent des places d’accueil de jour ou de nuit, un hébergement temporaire en établissement médico-social, des hébergements en famille d’accueil ou en maison de répit, ainsi que des relais à domicile tels que le baluchonnage, le répit à domicile et l’aide nocturne.

Les demandeurs éligibles au droit au répit sont les personnes prenant soin régulièrement d’un proche en situation de handicap, malade ou âgé. Les demandes peuvent être faites auprès de diverses instances, dont les plateformes d’accompagnement et de répit, la MDPH, le CCAS, et le Clic.

Le financement des solutions de répit peut être obtenu via diverses allocations et aides, notamment le congé de proche aidant, l’AJPA, l’Apa, l’AEEH, la PCH, les soutiens du CCAS, et la participation financière de divers organismes tels que le fonds d’action sociale du département, la caisse de retraite, la mutuelle, ou l’assurance santé. La diversité des solutions de répit vise à répondre aux besoins spécifiques de chaque situation, soulageant ainsi les proches aidants et améliorant la qualité de vie des personnes dépendantes.

Une formation pour aider les aidants

Les aidants familiaux sont confrontés à des situations complexes et exigeantes. Ils peuvent parfois se sentir désemparés ou mal préparés face aux soins palliatifs, à la gestion de la douleur ou encore à la communication avec la personne malade. Afin de les soutenir dans leur rôle, l’Etat propose une formation spécifique. 

Accompagner un proche en perte d’autonomie peut apporter des bouleversements dans le quotidien. La survenue de la perte d’autonomie vient également perturber la relation que l’on avait avec son proche. Ces changements sont parfois difficiles à accepter.

Depuis quelques années, des formations dédiées aux proches aidants se sont développées dans l’objectif d’aider les aidants à préserver ou à renforcer leurs capacités d’accompagnement.

L’association française des aidants propose un programme de formation partout en France. Son objectif : permettre aux aidants de se questionner et d’analyser les situations vécues dans la relation au proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie afin de trouver les réponses adéquates.

La formation peut être suivie en présentiel. Une carte disponible sur le site de l’association française des aidants permet de trouver une formation près de chez soi.  Ce sont 6 modules de 3h chacun. 

La formation peut également être suivie par les aidants en ligne, à leur rythme et au moment qui leur convient, sur le site www.formation.aidants.fr

La formation Dernier Secours, dont le déploiement dans toute la France est soutenu par la SFAP (société française d’accompagnement et de soins palliatifs), est également conseillée si vous accompagnez un proche en fin de vie. Cette formation courte, ouverte à tous et gratuite, a en effet pour but de sensibiliser, d’informer et de guider les citoyens dans l’accompagnement des derniers moments de vie de leurs proches.

Le soutien associatif pour les aidants de proches en fin de vie

Certaines associations sont également précieuses et complémentaires, pour le soutien psychologique qu’elles offrent aux aidants qui accompagnent des personnes en fin de vie.

C’est le cas de Visitatio – Voisins & Soins qui, avec ses équipes, va au-delà de l’accompagnement des personnes gravement malades ou en fin de vie en étendant son soutien aux proches de ces personnes vulnérables. Cette assistance revêt une importance capitale en brisant l’isolement social souvent ressenti par les familles confrontées à des situations délicates et en prévenant l’épuisement physique et émotionnel des aidants dévoués.

Les bénévoles jouent un rôle significatif en offrant aux proches des moments de répit, en créant une atmosphère de sérénité, en apportant un soulagement aux tâches quotidiennes souvent accablantes, et en permettant aux aidants de prendre du temps pour eux-mêmes. Ces visites régulières ne se limitent pas à une simple présence, mais visent à établir des liens chaleureux et significatifs avec les proches, créant ainsi un réseau de soutien essentiel.

Les membres soignants de l’équipe fournissent également un complément de disponibilité précieux. Ils entrent en dialogue avec les proches, répondent à leurs interrogations, et offrent un espace pour discuter et comprendre la situation de leur parent. Cette communication ouverte et compréhensive contribue à apaiser les inquiétudes des proches et à renforcer le lien de confiance entre l’équipe soignante et la famille.

En outre, le psychologue de Visitatio – Voisins & Soins intervient en tant que ressource supplémentaire pour les proches, prêt à se rendre disponible dès que le besoin se fait ressentir. Que ce soit pour fournir un soutien émotionnel, aider à surmonter des défis spécifiques ou simplement écouter, le psychologue joue un rôle crucial dans le bien-être psychologique des proches.

Ainsi, en considérant non seulement les besoins médicaux des patients, mais aussi le bien-être de leurs proches, Visitatio – Voisins & Soins offre une approche globale et compatissante qui vise à soutenir l’ensemble de la famille pendant des périodes souvent difficiles.

Les avantages fiscaux pour les aidants

Le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile

Les aides fiscales destinées aux aidants en France sont conçues pour reconnaître leur contribution significative et faciliter la prise en charge de leurs proches dépendants. Parmi ces dispositifs, le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile est particulièrement pertinent. Il permet aux aidants d’obtenir un allègement fiscal pour les dépenses engagées pour l’assistance à domicile, couvrant ainsi les services d’aides à la personne. Cela englobe l’emploi de professionnels pour aider dans les tâches quotidiennes, offrant ainsi un soutien précieux aux aidants souvent surchargés.

Le crédit d’impôt pour la transition énergétique

Par ailleurs, le crédit d’impôt pour la transition énergétique offre des avantages aux ménages effectuant des travaux visant à rendre leur domicile plus accessible aux personnes en perte d’autonomie. Ces travaux peuvent inclure l’installation d’équipements spécifiques tels que des rampes d’accès, des mains courantes, ou la modification de l’aménagement intérieur pour faciliter la mobilité.

Réduction d’impôts pour frais de scolarité

En outre, les aidants peuvent bénéficier de réductions d’impôt pour frais de scolarité si la personne dépendante est rattachée au même foyer fiscal. Cette mesure vise à soutenir financièrement les familles ayant des enfants à charge nécessitant une prise en charge particulière.

Il est important de souligner que ces dispositifs fiscaux varient en fonction des situations individuelles et des critères établis par les autorités fiscales. Afin de maximiser les avantages de ces aides fiscales, il est recommandé aux aidants de se renseigner auprès des services fiscaux compétents et de consulter un professionnel en fiscalité. Ces démarches permettent de s’assurer de l’éligibilité aux différents crédits d’impôt et réductions, offrant ainsi un soutien financier aux aidants tout en reconnaissant la valeur de leur dévouement.

Pour conclure, les aidants familiaux jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement des personnes en fin de vie ou gravement malades. L’Etat français reconnaît leur importance et met en place différentes mesures pour les soutenir financièrement et psychologiquement. Les aides financières telles que l’AJPP, l’APA et le congé de solidarité familiale permettent aux aidants de mieux concilier leur rôle d’aidant avec leur vie personnelle et professionnelle. 

De plus, les structures d’accompagnement psychologique et les formations spécifiques offrent un soutien moral et des compétences pratiques aux aidants. Des associations telles que Visitatio – Voisins & Soins permettent aussi de rompre l’isolement social des aidants et de prévenir leur épuisement. Grâce à ces dispositifs, les aidants familiaux peuvent traverser cette période délicate de manière plus sereine et accompagner au mieux la personne malade.